A propos de notre visite au musée Tate Britain, jeudi 15 mars

Marguerite Humeau, qui connaît ?

 

Une lumière “de bout du tunnel” et une voix sibylline attirent immanquablement l’amateur d’art
entré au Tate Britain pour y découvrir l’art anglais.

Les quelques personnes qui avaient pris rendez-vous avec moi sur l’escalier de la majestueuse institution
ont découvert une jeune artiste …française (!).

Personne ne connaissait Marguerite Humeau. Et pourtant la jeune femme a un parcours fulgurant : elle a exposé l’automne dernier au Palais de Tokyo, à Paris, et participé à la dixième édition des “Voyages d’hiver”, dans les jardins du Palais de Versailles. L’être mythologique, d’une pureté dérangeante, qui accueillait les promeneurs parisiens en dit long sur l’artiste. Il s’agit d’un sphinx (ou d’une sphinge ?)
bien nommé “Riddles”: une femme au corps de lion et dotée d’ailes, qui renaît toujours de ses cendres pour nous poser des énigmes.

Marguerite aime les mystères

Quand Marguerite Humeau se prend de passion pour une question existentielle, elle la scrute, cherche dans les livres ce que les autres en ont dit, élargit le sujet et le soumet à l’aune des sciences les plus diverses en collaborant avec des spécialistes.

Marguerite aime se poser des questions. 

Marguerite tire des connections qui défient les frontières entre sciences exactes et sciences occultes, entre recherches de pointe et récits mythologiques. ECHOES, installation proposée jusqu’au 15 avril à la Tate Britain, fait allusion à la médecine et à la mythologie égyptienne, deux sciences qui s’intéressent à la vie pour en percer les mystères, et reculer – effacer (!) – la limite inéluctable de la mort. Les compositions toujours très épurées, cliniques, de l’artiste, rappellent que la jeune femme à une formation de designer industriel.

Marguerite s’approprie un espace dans lequel elle nous invite à entrer et dans lequel elle établit des liens entre des univers très distants. Une voix sensuelle et triste récite des phrases envoûtantes mais incompréhensibles. De belles formes organiques se déploient dans l’espace…et laissent échapper des viscères dégoulinantes rappelant les pires expériences de laboratoire. Un glouglou d’eau permanent et des longs tuyaux chirurgicaux semblent indiquer que les éléments de ce monde étranges sont en communications. Mais à y bien regarder, tous ne le sont pas.

Marguerite aime les énigmes

Marguerite donne à l’entrée de ce temple baigné d’une lumière jaune, violente et froide, la liste écrite des ingrédients qui composent son oeuvre. Une recette qui rappelle les efforts des alchimistes pour découvrir le secret de la vie éternelle. Une recette qui contient suffisamment d’éléments absurdes pour nous renvoyer à un questionnement personnel sur les grands mystères de l’existence.

J’ai eu le plaisir d’écouter un “talk” avec Marguerite Humeau, puis de bavarder une demi-heure avec elle. Elle m’a confié que son installation ECHOES était née immédiatement après la mort d’une personne qui lui était très chère. J’ai constaté que Marguerite aime cultiver le paradoxe et laisser planer le mystère.
Marguerite est-elle une sphinge ?

 

D’autres artistes font appel à la mythologie. Pour extirper leurs angoisses ? 

Fidèle à ma démarche habituelle, j’ai mis en relation l’artiste phare de cette visite avec d’autres qui puisent comme elle dans les mythologies pour nous transmettre un message plus ou moins sibyllin.

J’ai proposé que nous observions 5 autres oeuvres. Dans une approche très participative, nous avons exprimé les émotions et associations de tous types que chaque oeuvre éveille en nous. Le kaléidoscope d’images et de mots qui suit est à comprendre comme un soutien à la mémoire des participants.

 

Jeu d’associations

En connectant, comme dans un jeu, mots et images, ravivez votre mémoire et retrouvez  les émotions vécues à la Tate Britain et complétées par mes questions et mes informations.

Ce parcours ludique n’est pas inaccessible aux personnes qui n’étaient pas avec nous ce jeudi 15. Mais certainement…plus énigmatique !

>Portraits des artistes. Leurs noms, donnés pêle-mêle. 

   

Marguerite Humeau (1986)
Eduardo Paoluzzi (1924-2005)
Glyn Philpot ((1884-1937)
Francis Bacon (1909-1992)
Anthony Whishaw (1930)
Frederic Leighton (1830-1896)

 

>Les oeuvres
>Les oeuvres inspiratrices 
>Et quelques mots comme amorces pour reconstruire nos observations, réflexions, et recherches d’informations

    

Néoclassiques et cire perdue – Laocoon prévient les Troyens et fâche les dieux – Conversion au catholicisme et homosexualité – Luca Signorelli et la communauté guay – Les Centaures insatiables

    

Une couleur solaire ou venimeuse ?
Dans la recette, de la Rapamicyn, substance empêchant le rejet d’organes
Cléopâtre parlait neuf langues et a choisi la forme de suicide qui garantit la vie éternelle
Ouadjet, déesse cobra, protégeait la Basse-Egypte
Taouret, déesse hippopotame, était garante de la fertilité

   

  

 

 

 

L’état des grandes puissances au sortir de la 2e guerre mondiale ?
Un artiste très présent dans le paysage londonien
Un spectacle choquant
Fascinant Goya noir
Une adolescence très difficile explique-t-elle un peintre de la violence et de la cruauté ?
Oreste matricide poursuivi par les trois Erinyes, créatures infernales avides de justice
Une fascination avouée pour la douleur, le sang et la corrida

 

MERCI de vous intéresser à l’art !

see art – be an artist – have a nice day

Christine

 

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